Synthèse du Webinaire : « Trouver la connexion : ce qu’on mange, ce que l’on porte et le changement climatique »

Host : Laetitia EL HADDAD, Coordinatrice du réseau Jeunesses Med, REF

Modératrice : Chaden MOATAZ (Egypte)

Intervenants :  Esraa AHMED (Egypte) ; Adham KRAJA (Palestine) ; Victoria DOMINGO (Espagne)

Depuis environ 8/9 ans Esraa est active dans le domaine du développement social en Egypte. Depuis quelques années, elle s’intéresse particulièrement à l’impact environnemental et travaille en tant que responsable de l’enseignement au sein de l’organisation environnementale allemande « You think green » au Caire.  Lorsqu’elle s’est intéressée aux questions environnementales, Esraa a constaté que les données qu’elle trouvait étaient majoritairement internationales ou européennes, et non de la région nord-africaine ou égyptiennes. Pour elle, les solutions ne sont pas internationales, mais locales et s’adaptent en fonction du pays ou de la région. Elle a ainsi commencé à développer une approche locale égyptienne et nord-africaine du changement climatique en traduisant les manuels de la « Fresque du climat » en arabe pour les rendre accessibles aux personnes de la région ou autour d’un projet avec les communautés locales sur le changement climatique et ses impacts en Egypte. Elle s’est également engagée pour la mode durable en rejoignant Fashion Revolution Egypt qui œuvre pour la promotion de la mode durable en Asie et en Afrique du Nord, notamment à travers des workshops. La COP27 au Caire a été un élément mobilisateur en ce qu’elle a permis d’ouvrir les portes du dialogue sur le sujet.  

 

Adham est membre d’une coopérative agricole dans le village de « Safa » à l’ouest de Ramallah. Il a commencé son projet en 2017 et y travaille depuis maintenant 5 ans. A l’origine, son projet était principalement agricole avant d’être environnemental, mais compte tenue du changement climatique, son projet se veut également environnemental aujourd’hui. L’approche des questions environnementales et du changement climatique prend une dimension complètement différente et particulière dans le contexte Palestinien. En effet, à cause de l’occupation israélienne, du mur de séparation, de la réduction de la liberté, l’accès aux ressources naturelles (eau, électricité) pour Adham et les habitants de son village est une mission quasi impossible. Les Israéliens contrôlent et confisquent tout l’accès aux ressources les plus importantes pour l’agriculture, à savoir : la terre, l’eau et même les infrastructures. 

 

Constatant qu’après 30 ans de lutte pacifique contre le changement climatique, les politiques publiques n’évoluaient pas, Victoria a co-fondé Futuro Vegetal. Basées sur la désobéissance civile non-violents, les activités de Futuro Vegetal se traduisent par des blocages d’autoroutes, des actions dans des musées. Les demandes du collectif se dirigent vers le gouvernement espagnol mais il souhaite également mobiliser les citoyens sur la question du changement climatique. Une des plus grandes causes du collectif est celle de la baisse radicale de l’élevage animal. En effet, l’Espagne est la ferme de l’Europe, et cet élevage demande une très grande consommation en ressources naturelles : en eau, en terre (70% de terres utilisées pour l’agriculture en Espagne est destinée à l’élevage animal), en alimentation des animaux (l’Espagne importe beaucoup de soja au Brésil et à d’autres pays pour pouvoir nourrir les animaux). De par leurs actions « chocs », Futuro Vegetal souhaite attirer l’attention des médias et des pouvoir publics sur la question du changement climatique.