Synthèse du Webinaire : « Quelle est votre expérience en tant que jeune artiste en Méditerranée? »

30 janvier 2024 : 17h-18h
Zoom

Résumé des échanges

Host : Laetitia EL HADDAD, Coordinatrice du réseau Jeunesses Med, REF
Modératrice : Chaden MOATAZ (Egypte)
Intervenants : Safa BEN BRAHIM (Tunisie) ; Rajae HAMMADI (Maroc) ; Tamer TAFESH (Palestine) ; Sara BATHICHE (Liban)
 

Safa BEN BRAHIM (Tunisie) – artiste et militante féministe et en faveur des minorités
Safa est revenue sur son article « Les supporters de football et la liberté d’expression en Tunisie » dans le Cahier n°8 du REF et son travail de photo journaliste. Dans cet article, elle a recueilli le témoignage d’Omar, jeune supporter de 19 ans qui est décédé en rentrant d’un match de football après que des policiers lui aient dit de sauter dans un lac alors qu’il ne savait pas nager. Safa a trouvé le partage de ce témoignage en Tunisie particulièrement difficile, mais elle a pu compter sur le soutien du REF. Artiste amatrice, il est très compliqué pour Safa de vivre de son art, tout comme pour beaucoup d’autres artistes. C’est pourquoi elle exerce également le métier de coordinatrice de programmes dans l’association de lutte contre le VIH à Tunis. Safa tente tout de même de garder une approche artistique dans son travail et c’est pourquoi elle a co-fondé le « Gender equity art festival » qui invite les jeunes de la communauté LGBTQ+ à s’exprimer à travers l’art. 
 
Rajae HAMMADI (Maroc) – illustratrice et directrice artistique de l’association Racines aispl
Rajae utilise le dessin et l’illustration pour parler des thématiques sociales et des droits humains en général. Elle a produit toute une série d’illustrations sur les violences de genre afin de spécifier les différents types de violence faits aux femmes car il n’existe pas seulement des violences physiques mais aussi économiques, psychiques, institutionnelles, etc. Elle aborde également dans ses dessins et illustrations des thèmes comme la condition de la femme, la non-émancipation des citoyens... Rajae a aussi fait une série d’illustrations sur la migration et les déplacements forcés, en particulier sur les parcours migratoires des migrants vers un eldorado jonché d’entraves et d’obstacles. Dans ses dessins personnels, Rajae aime aborder des sujets qui lui font revenir à l’enfance et explorer l’ennui. Ces sujets sont pour elle vecteurs de créativité et de création.
 
Tamer TAFESH (Palestine) – acteur de théâtre, membre de la compagne de théâtre « Ashtar »
L’art palestinien est très proche de l’art arabe au Moyen-Orient bien qu’il ait ses spécificités, qui sont à la fois des obstacles auxquelles sont confrontés les artistes. La société palestinienne porte en effet un grand nombre de contradictions et est divisée entre la Cisjordanie, Gaza et la Palestine de 1948. De plus, il n’y a pas de terroir prêt à accueillir l’art palestinien. C’est-à-dire que certaines questions ne peuvent pas être abordées car elles font face à une multitude d’obstacles. La situation politique est elle aussi une spécificité et un obstacle : d’une part l’autorité Palestinienne et le ministère de la culture soutiennent uniquement certains artistes. Alors que d’autres sont agressés et mis en prison. D’autre part, il y a l’invasion israélienne : on observe à Gaza non seulement une destruction du peuple mais aussi des artistes (écrivains, acteurs de théâtre, poètes…). On observe ce même processus en Cisjordanie où deux présidents du Théâtre de la Liberté sont en prison et un grand nombre d’artistes ont été tués. Enfin, le ministère de la culture palestinien s’intéresse uniquement à la tradition palestinienne (ex : le Dabké). Cependant, il est indispensable d’accompagner le progrès car il y a de nouvelles choses qui transcendent la culture et la tradition. 
 
Sara BATHICHE (Liban) – artiste de cirque, « Cirquenciel Liban »
Créé en 2017, Cirquenciel est une école de cirque qui reçoit gratuitement des élèves. Cirquenciel dépend de l’association Arcenciel qui œuvre en faveur de personnes handicapées physiques et mentales. Cirquenciel offre donc à ces personnes des cours de cirque adaptés à leurs besoins spécifiques puisque les personnes handicapées sont totalement oubliées au Liban. Aussi, au Liban comme dans beaucoup d’autres pays arabes, il n’existe pas de formation de cirque, et c’est ce vide que vient combler Cirquenciel. L’association œuvre particulièrement dans le social et travaille ainsi dans des camps de réfugiés par exemple. Après le covid et l’effondrement économique du pays, l’association a failli fermer. Bien qu’elle fasse encore face à plusieurs obstacles, ce sont ces obstacles qui leur permettent de se renouveler, d’avoir de nouvelles idées et de créer. 
 

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